Angelisme 2.0

moods on the beachJe profite de la lecture de cette note pour soulever la problématique de la réceptivité du « phénomène » 2.0 dans les PME. Nous (entendez les chroniqueurs, les journalistes, les consultants, du 2.0) sommes plongés dedans quasi 24h/24. Et, n’ayons pas peur de le dire, cette veille est très absorbante, à la limite du compulsif. Quid des entreprises qui sont sensées coller au train ? Leur explique-t-on suffisamment que le 2.0 c’est avant tout un esprit à acquérir (progressivement), et non une boîte à outils (expérimentaux) à dominer ?

Chaque jour nous réserve son lot d’infos cruciales en la matière. Et chaque jour, sort une solution plus performante que celle de la veille, pourtant déjà pointée comme LA révolution de la décennie. Certes, je force le trait. Mais je tente de traduire ce que les entreprises peuvent ressentir.

Deux exemples vécus :

  1. Il y a quelques jours, j’interrogeais quelques gérants d’un studio de webdesign bruxellois (a priori « on the move »), sur les impacts de leur utilisation de Facebook sur la structure de leur entreprise. Quelle ne fut pas ma surprise de récolter une volée de bois verts ! Entre ire et dubitation, voilà que certains enragent de recevoir des dizaines de sollicitations d’inscription de leur entourage, relayées ensuite par autant de demandes de parrainages et autre walleries (de « wall »). Sans compter ceux qui, depuis des semaines, se disent qu’ils devraient s’affairer à remplir leur profil Viadeo ou autre Linked In…
  2. Dernièrement, un freelance, excédé par toute l’info qu’il n’arrivait plus à traiter, me disait du 2.0 (je paraphrase ses propos peu châtiés) : « quand on s’intéresse au sujet, on a l’impression de rentrer dans un vestiaire de teenagers pratiquant l’onanisme devant des centaines de photos de Britney Spear, en attendant de trouver enfin une bobonne qui acceptera d’épouser ces bonobos frénétiques». Certes, le trait est violent… Mais traduit tout de même assez bien le débordement.

Le rôle des consultants

Il est parfois très ambigu. Voire contradictoire. Dans certains cas, on a le sentiment qu’ils tentent d’être les porte-parole d’un Meilleur des Mondes. Et l’on se sait plus très bien ce qu’ils « vendent ». Le 2.0 ou eux-mêmes ? On a l’impression que certains se situent entre l’évangéliste de scène et le distributeur de crack dans les cours de récréation…

Car, ne tombons pas dans l’angélisme : en surimpression de toutes ces innovations 2.0, se livre un terrible combat. Quelle sera la solution qui remportera le marché juteux du web collaboratif ? Nul ne le sait. Par contre, l’on sait que par le passé, ce ne sont pas toujours les meilleurs qui ont raflé le magot. Dès lors, le « grand public » aurait plutôt tendance à souhaiter que les consultants jouent un rôle d’arbitre plutôt que d’entremetteur… Et l’on souhaiterait que certains consultants abandonnent leur casquette de conseiller impartiaux et s’affichent clairement comme promoteurs arbitraires de solutions commerciales. Qu’on sache un peu qui est le loup et qui est le chien

Deux couches d’expertise… au moins !

Il est donc impératif pour :

  • les entreprises d’organiser leur veille et de se fixer des objectifs en fonction de leur aptitude (en terme de temps et de connaissances préalables) à ingérer les news ;
  • les « experts » de proposer de l’info multicouches qui tienne compte des paramètres précités ici.

C’est en respectant ces quelques recommandations que de plus en plus d’entreprises pourront vivre une expérience 2.0 profitable et épanouissante.

Auto-critique

Ici, sur MOB, nous ne nous positionnons pas comme la bonne solution aux problèmes énoncés ici. Mais, en tant que blog généraliste, populaire et non populiste, spécialisé et non élitiste, nous tentons de poser les bases d’une réflexion sur un modèle orienté entreprise et utilisateur lambda.

Exemple type d’une PME en équilibre sur la vague 2.0