Facebook & Vie privée : Quand les institutions s’en mêlent…

Le 29 Novembre dernier, Facebook signait un accord avec la « Federal Trade Commission« , visant à renforcer la protection des informations privées des internautes, après que le réseau social ait fait l’objet de 8 plaintes pour non-respect de ses engagements dans ce sens :  Partage d’informations sur les membres du réseau à des parties tierces sans leur consentement, partage de nos informations privée avec des publicitaires, conservation des données personnelles même après la suppression de notre compte, mensonge quant à l’existence d’un programme destiné à garantir la sécurité des applications… Une liste d’agissements allant à contre-sens du discours tenu quant au respect de la vie privée, et pour lesquels les instances institutionnelles ont finalement pris des décisions.

Le réseau social au plus de 800 millions d’utilisateur est en passe d’opérer de modifications conséquentes en faveur du respect de notre vie privée. Plus de transparence quant aux conditions d’utilisation et d’inscription aux applications Facebook, instauration de l’opt-in (qui est une obligation notamment en France), effacement intégral des informations personnelles 30 jours après la suppression du compte, ou encore un audit externe, tous les 2 ans et ce pendant 20 ans, du respect de ces engagements. En somme, une sérié de mesure qui viendront rassurer les membres du réseau. Notons la coopération sans concessions de Facebook à ce sujet, très certainement conscient que la vie privée et LE sujet à double tranchant concernant la pérennité du réseau.

Qu’en est-il en Europe ? 24 heures avant, la Commission Européenne déclarait qu’elle exigerait très prochainement le consentement systématique des membres du réseau concernant le partage d’information. C’est à n’en pas douter une première pierre à l’édifice et il convient d’observer les interventions institutionnelles plus globalement. Le message de la FTC est très clair : La vie privée des internautes avant les intérêts des publicitaires, et ce pour tous les réseaux sociaux. Pour la Commission Européenne, c’est aussi la preuve que Facebook est prêt à collaborer dans notre intérêt (et surtout dans le sien…).

Et du point de vue de Facebook justement ? Ces mesures auront sûrement, à long terme, des effets que nous ignorerons. Qui plus est, Facebook trouvera certainement un moyen d’exploiter les informations personnelles des membres légalement aux yeux de la loi. Pour autant, au point où nous en sommes, 2 changements sont déjà assez clairs. Le premier est que, de la musique qu’ils écoutent jusqu’à leur date de naissance, les membres auront plus que jamais le contrôle des informations partagées. Le deuxième est que l’usage de ces informations par Facebook en sera d’autant plus légitime dans la mesure elles auront été partagées en pleine connaissance de cause.

Le défi qui incombe donc à Facebook aujourd’hui, est de proposer des services incitant à toujours plus de partage d’informations. Si l’on remet les nouvelles fonctionnalités installées ces derniers mois par le réseau social (le Ticker, les partenariats avec Spotify, Netflix ou encore certains grands noms de la presse), nous pourrions presque penser que Mark Zuckerberg avait déjà tout prévu…