François Van Uffelen
- Quand doit-on lancer son projet ?
Pour moi, c’est clair : il faut sortir maintenant le produit qui convient. Ce qui ne veut pas dire qu’un produit soit exempt d’évolutions. A partir du moment où il est stable et opérationnel, il peut être mis sur le marché. Il doit l’être même, avec des tests auprès de clients derrière pour en valider le fonctionnement et afin de le compléter.
- Quelles sont les erreurs à éviter dans la création d’une start-up ?
Il est important d’essayer de faire les bons choix et cela impose de prendre des conseils. L’histoire d’une success story est forcément toujours celle d’une succession de bonnes décisions. Je conseillerais surtout aux jeunes entrepreneurs de ne jamais faire de mauvaises économies : quand on fait quelque chose, on ne doit pas le faire avec des gobelets en plastique.
- Une étude de marché est-elle indispensable au lancement d’un produit ?
Je constate que beaucoup de success stories sont le produit de binômes, d’associations « ingénieur-commercial ». EVS, EBA, ce n’est rien d’autre. Je note par contre que des start-up dans lesquelles des scientifiques ont voulu y aller seuls ont du abandonner. Il n’y a pas de généralité mais un bon tandem apporte généralement d’excellents résultats.
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Sebastien Delcampe
Huit ans après sa création, delcampe.net commence à faire un peu d’ombre à E-bay. Logique : ses 300.000 membres et ses 15 millions de biens en ligne représentent une épine dans le pied de la méga-bourse de vente aux enchères. Le créateur de ce projet nous parle de sa place de marché internationale à laquelle aucun investisseur ne semblait croire quand il en parlait en 2000.
- Comment avez vous décidé de lancer ce projet d’entreprise ?
- Vous avez choisi de ne pas vous associer. Pour quelles raisons ?
En effet, je reste seul à la barre de mon entreprise, c’est un choix. Il faut dire que j’ai connu une mauvaise expérience avec un partenaire américain qui assurait l’hébergement de nos données, je suis donc échaudé. Chaque entreprise cache une histoire : elle est faite de succès et d’échecs, de grandes satisfactions et de déceptions, de désillusions mêmes parfois. C’est cette histoire qui forge notre expérience, notre caractère. Le succès d’une affaire tient parfois à peu de choses.
- Quelle est la principale qualité des créateurs de start-up?
Jean-Noel Chamart
A 39 ans, il apparaît presque comme un vétéran du web 2.0. Il y compte en tout cas une solide expérience. C’est lui qui crée à la fin des années 90 DVDzone2 devenu Mediadis, un site de e-commerce spécialisé dans la vente de DVD européens. Aujourd’hui, il vient d’imposer son nouveau projet Venyo, plateforme internationale en gestion de réputation numérique, comme l’une des idées les plus innovantes du web.
- Quel est le point de départ d’un projet de start-up ?
- Comment concevez vous le business modèle idéal ?
Il n’y en a pas pour la bonne et simple raison qu’il existe plusieurs voies pour entreprendre. A chacun son style, un peu comme en conduite : sportif, décontracté, concentré. Seuls importent les résultats.
- Débuter sans argent c’est possible ?
- De manière générale, sont-ils frileux dans notre pays ?
La prise de risque n’est pas le fort du Belge. Lever des capitaux n’est pas simple chez nous. Si le Belge est d’accord de travailler dans des projets mondiaux, le grand public lui fait peur et les marchés de niche le rassurent. Le web reste considéré comme un secteur à risque. Les investisseurs se montrent très méfiants.