BetterStreet, vainqueur du Startup Weekend à Liège ! Jean Marc témoigne..

Après le Startup Weekend de Mons, c’est au startup Weekend de Liège qui s’est déroulé du 9 au 11 novembre d’avoir sa place sur sur blog ! Le projet BetterStreet sort gagnant, Jean Marc témoigne..

Bonjour Jean Marc, tu peux te présenter en quelques lignes ?

Je m’appelle Jean-Marc Poncelet, 37 ans, père de deux enfants et j’habite dans le quartier de Cureghem à Anderlecht.

Le projet « BetterStreet» est le grand vainqueur du Startup Weekend de Liège, félicitations ! Tu nous explique en quoi ça consiste ?

La communication entre les citoyens et leurs communes est basée sur des outils traditionnels comme un siteweb, des adresses e-mails, des numéros verts. Cette communication est cependant sub-optimale car de nombreuses personnes ne savent pas à qui s’adresser dans leurs communes (et face aux autorités en général) pour soit proposer des suggestions d’amélioration de leur environnement (par exemple installer un casse-vitesse devant une école, instaurer un rond-point à un endroit dangereux, installer des bancs dans un espace public, etc…), soit indiquer des incivilités ou autres dégradations (dépôt sauvage, nids de poule, abris de bus ou vitre brisée, grafitti, etc…).

L’avènement des smartphones et des réseaux sociaux rend possible une meilleure collaboration entre les citoyens et leurs autorités. Les citoyens grâce à leurs smartphones (Android, iPhone ou autre Windows) peuvent prendre, via l’application mobile BetterStreet des photos (soit des suggestions, soit des incivilités ou autres dégradations), qui seront automatiquement géo-localisées (grâce à la fonction GPS de leur appareil), et automatiquement téléchargées sur le site web BetterStreet.org. Les citoyens peuvent par commune (ou par province ou pays) visionner l’ensemble des photos qui auront été postées par les citoyens. A travers leur login facebook (ou autre à terme), les citoyens peuvent voter pour les suggestions qui leur parlent le plus mais également pour les problèmes qui leur semblent les plus important.

C’est la première fois que tu participes à ce type d’évènements ? Qu’en as-tu pensé ? Tu réitéreras l’expérience à l’occasion ?

Oui, c’est ma toute première expérience de ce genre d’événement et je ne peux que le recommander chaudement à toute personne désireuse soit de tester ses idées, soit de se rafraichir la tête et d’avoir du fun pendant un weekend entier (ou en fait on dort 5 ou 6h sur les 54h du weekend !). Mais cela ne vient pas de nulle part, après mes études d’ingénieur commercial à l’IAG, j’ai rejoint une société de conseil (KPMG Management Consulting pour ne pas la citer). En 2000, un collègue, entretemps devenu ami, crée Smartizens (contraction de Smart et Citizens). L’objectif était de créer une sorte de Facebook avant l’heure entre les étudiants et leurs écoles. N’écoutant que mon coeur, j’ai démissionné en 48h, abandonné ma voiture de fonction, mon gsm et mon laptop, pour être le premier employé (payé :) ) de Smartizens. Nous travaillions dans un garage du père d’un des associés Rue Vanderkindere à Uccle. Je me souviens on se partageait une connection dial-up à 6 chaque fois qu’on voulait se connecter à Internet. Grande époque. Malheureusement, nous avons eu les yeux plus gros que le ventre, on a trop développé avant d’avoir des clients et cela nous a été fatal. Après deux ans, nous avons du mettre un terme à l’aventure. Cette expérience de startup fait partie de mon DNA, de qui je suis aujourd’hui.

Quelle équipe s’est formée autour de ce projet au startup weekend ?

Tout d’abord l’idée initiale a été pitchée en 60 secondes par deux développeurs de la région liégeoise Sandro Munda et Raphael De Giusti (les Ninjas comme ils s’appellent). ayant moi même constaté le même problème de communication entre les citoyens et les communes et prenant régulièrement des photos que je mettais sur facebook, twitter et Google+, j’ai tout de suite été attiré par l’idée. Du coup, quand leur idée a été sélectionnée, j’ai tout de suite décidé de rejoindre leur équipe car leur projet parlait à mon coeur. Ensuite est venu se greffer 8 autres personnes, dont un grand nombre provenant du programme HEC entrepreneur, mais aussi un ardennais et deux autres Bruxellois. Dans l’équipe nous avons deux femmes et 9 hommes, 3 développeurs, 1 designer, 1 community manager, 3 sales, 3 marketing. En somme une équipe très équilibrée, ce qui est sans aucun doute la raison n°1 du succès de notre weekend.

De quoi as-tu besoin maintenant pour faire évoluer le projet ? Et qu’est-ce que tu en attends ?

Concrètement, on ne sait pas de quoi l’avenir sera fait. On va essayer de lancer une version Beta lors de nos soirées et autres weekend et on verra ou cela nous mènera.

Tu as aussi pitché BetterStreet devant le jury de l’émission Starter à la RTBF, si tu es sélectionné, tu y fonces seul ou accompagné ? Que vas-tu faire de ton boulot actuel ?

A priori seul car nous avons tous un boulot. Par rapport à mon boulot, je n’ai aucune idée de comment je vais gérer la situation si jamais le projet de RTBF Starters se concrétise. La question ne se pose actuellement pas. En tous cas, si jamais nous sommes sélectionnés et que comme nous, vous voulez exprimer votre voix en tant que citoyen, votez pour nous sur http://www.rtbf.be/tv/top/starter (Candidat 375 Jean Marc Poncelet)

Qu’est ce qui va être le plus dur dans un avenir proche à ton avis pour mener à bien BetterStreet ?

L’équipe, l’équipe et l’équipe. C’est la cohésion de celle-ci qui nous a fait gagner le Startup Weekend, c’est elle qui déterminera à 90% si on arrive de faire quelque chose de ce projet.

La Belgique est-elle favorable à la création de startup ? Les aides sont-elles suffisantes ?

Franchement, si on compare par rapport à il y a 12 ans d’ici lors de la création de Smartizens, c’est le jour et la nuit en termes de support à l’entrepreneuriat. Il y a les Startup Weekend organisé avec Leo Exter, les Bootcamps que Microsoft organise avec Ben Piquard, les organismes comme la BEA Brussels Enterprise Agency de Bruno Wattenbergh, ou encore Cide-Socran à Liège de Marc Foidart.

Est-ce assez ? Non bien sur et pour le moment, le profil de ces entrepreneurs est un peu toujours le même. Il faudrait organiser beaucoup plus d’événements de ce type dans toutes les universités du pays, et même dans les écoles secondaires je trouve. Les femmes sont également un vivier inépuisable à mon avis d’idées et de passion qui ne demandent qu’à s’exprimer. Donner aux jeunes le goût de l’effort et de l’entrepreneuriat, c’est quelque chose à laquelle j’aimerais participer dans le futur.

Tu participes à d’autres évènements, salon conférence, etc.. autour des startups ?

Heu…pour le moment, on consacre beaucoup de notre temps à développer le concept et surtout à trouver des communes qui acceptent de co-développer le concept avec nous. Nous voulons absorber comme des éponges ce que les communes veulent nous dire de telle manière à construire la meilleure solution possible.