42 – Born To Code

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« Si la France, 5ème puissance économique mondiale, tenait sa place dans le numérique, au lieu d’être 20ème, elle aurait réglé le problème de l’emploi. »

C’est par ce constat que Xavier Niel nous accueille sur le site de son école « 42 ». L’école 42 est une école française annoncée le 26 mars 2013 qui a ouvert ses portes le 15 juillet 2013. Fondée par Xaviel Niel donc, elle est également en grande partie financée par lui, même s’il compte des associés de renoms tels que Nicolas Sadirac (ancien directeur général d’Epitech), Kwame Yamgna et Florian Bucher, deux anciens cadres d’Epitech. La première rentrée a eu lieu en novembre 2013.

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Nicolas Sadirac Florian Bucher, Xavier Niel et Kwame Yamgnane, respectivement directeur général, directeur général adjoint, fondateur et directeur général adjoint de 42, le 26 mars 2013 lors de la conférence de presse de lancement de l’école, à Paris. ( JACKY NAEGELEN / REUTERS)

C’est à cette école – qui comporte de nombreuses particularités – que nous allons nous intéresser dans une suite d’articles.

Le premier concernera donc une présentation générale de l’école.

Avant toute chose, il est impossible de parler de l’école 42 sans parler de Xavier Niel. On ne le présente plus : directeur délégué à la stratégie d’Illiad (qui gère Free Mobile ainsi que le fournisseur d’accès à Internet Free) et qui est donc le véritable porteur de ce projet que l’on pourrait qualifier de révolutionnaire en France.

Observons 3 points qui font de ce projet une véritable nouveauté dans le paysage français.

1er point : Une initiative 100% privé.

Comme expliqué précédemment, tout ce projet vient de Xavier Niel qui a un but principal : « Sortir 1.000 jeunes par an de la galère en leur donnant les outils pour devenir des superstars de l’informatique » et ainsi résoudre le problème du manque de développeurs informatiques dont souffre la France.

Pour cela, la 9ème fortune de France n’a pas hésité à investir plus de 60 millions d’euros afin de pouvoir accueillir les quelque 1.700 élèves faisant partie de l’aventure pour qui l’inscription est donc gratuite. Dans cet investissement, il y a bien évidemment de gros moyens techniques et logistiques.. Et il suffit de voir le bâtiment de l’école pour comprendre que Xavier Niel ne fait pas les choses à moitié : le Heart of Code, situé à Paris, est ouvert 7j/7, 24h/24 et sa capacité est de 4.242 m².. Evidemment.

Toutes les armes sont donc mises à disposition des élèves dans ce concept qui, à première vue, semble totalement méritocratique.

2ème point : Un process de sélection original.

Autre originalité de l’école, aucune condition de diplôme n’est exigée pour pouvoir passer les concours d’entrée, pas même le bac. Il faut uniquement avoir entre 18 et 30 ans pour pouvoir tenter la série de tests qui semble quand même assez sélective. Pour pouvoir faire partie de l’école, il faut passer une épreuve en ligne puis vient la redoutable épreuve de « La Piscine » consistant en un mois d’évaluations sur ordinateur ainsi que de travaux pratiques intensifs. Ces tests demandent une grosse charge de travail : on parle de l’équivalent de 15h de travail par jour même si les élèves ont le droit de travailler en groupe.

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La « Piscine », éprouvant mais inoubliable selon les étudiants.

3ème point : Une formation aux antipodes du système actuel Français.

L’école n’est pas agréée par le ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche, et ne délivre donc pas de diplômes d’état. Mais son fondateur explique pourquoi il en est venu à créer ce concept dans le système actuel :

« Aujourd’hui, le système français ne marche pas. Il est coincé entre d’une part l’université, qui propose une formation pas toujours adaptée aux besoins des entreprises mais qui est gratuite et accessible au plus grand nombre, et d’autre part les écoles privées, chères, dont la formation est assez qualitative mais laisse sur le côté de la route le plus grand nombre de talents, voire de génies, que nous pourrions trouver en France. » Xavier Niel

L’école est donc totalement différente du fonctionnement des universités ou des grandes écoles d’un point de vu administratif, mais également dans sa pédagogie. Il n’y a pas de professeurs mais une équipe pédagogique de 40 personnes travaillant dans le « bocal ». Le directeur général adjoint de l’école, Kwane Yamgnane explique que les étudiants doivent apprendre à coder seul en faisant des erreurs et non par la transmission purement théorique d’un savoir.. Ainsi les étudiants se notent entre eux et la liberté de travail semble totale.

L’école 42 est donc une innovation majeure que l’on doit saluer. Nous vous proposons d’en découvrir d’avantage dans nos prochains articles sur le sujet, notamment une analyse de l’épreuve de la « Piscine » ou encore le revers de la médaille que peut engendrer ce type de formation.