The Hub, plateforme d’innovation sociale (2/2)

Dans le post précédent, nous vous présentions la nouvelle plateforme d’innovation sociale à Bruxelles qui offre aux neo-entrepreneurs un lieu et un réseau pour créer et innover en réseau. Dans cet article, nous donnons la parole à un de ses fondateurs, Alexander Riedl.

Qu’est-ce qui t’as séduit dans l’idée du Hub ?

Alexander Riedl – Plein de gens ont de bonnes idées pour répondre aux défis sociétaux et entreprendre autrement. Ce qui manque souvent, c’est le pont entre les intentions et la possibilité de réaliser ces idées. Je me suis dit que le Hub pouvait être cette structure : une communauté d’entraide qui encourage les gens à se lancer dans un projet concret, en réduisant les risques. Depuis longtemps il fallait quelque chose de similaire. Lorsque je voyais tous ces potentiels et l’écart entre ce qu’il était possible de réaliser et ce qui se faisait réellement, je me demandais comment apporter ma contribution personnelle. Nous avons besoin de tous ces potentiels pour répondre aux défis actuels qui sont énormes. C’est tout cela que j’ai trouvé dans le Hub.

Quelle est la spécificité par rapport à un business centre habituel ?

Alexander Riedl – Les différences sont nombreuses. Le Hub n’est pas un espace de bureaux seulement. Ici, on se concentre sur les personnes et les connexions entre ces personnes. La communauté de gens est beaucoup plus importante pour nous que l’espace en lui-même ! Ce qui compte c’est qui sont les gens et leur intérêt à s’ouvrir à d’autres, à partager, à collaborer. Le « pear to pear » est pour nous essentiel, on veut stimuler l’interaction et la collaboration entre les membres. Une autre différence importante, c’est qu’on a une fin. Appelons cela une mission ou un sens. Même si ça paraît un peu idéaliste, on n’est pas seulement là pour l’argent : on travaille avec des gens qui veulent un monde meilleur.

Que signifie pour toi le concept d’innovation sociale ?

Alexander Riedl – C’est trouver de nouvelles approches, manières, de nouveaux services pour releever un challenge, un défi, un problème sociétal. Au Hub, nous parlons d’innovation sociétale, qui un concept plus large que l’innovation sociale, plus ciblée sur un groupe particulier, comme les personnes défavorisées. Une innovation sociétale permet d’améliorer le bien-être dans nos sociétés. Pour nous, un projet purement économique peut aussi engendrer une innovation sociétale. C’est le cas de technologies inventées à des fins commerciales comme Internet, une innovation sociétale énorme qui permet de démocratiser tous les savoirs comme Wikipédia et l’éclosion de nouvelles formes de démocratie.

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Le modèle se développe dans de grands villes avec des entrepreneurs qualifiés et innovants. Est-il transférable  dans des environnements locaux plus restreints ?

Alexander Riedl – Oui, on pourrait faire une typologie de Hubs différents dans des contextes différents. On pourrait imaginer un Hub humanitaire à Gaza ou en Afghanistan. Ou un Hub rural dans un environnement où les questions tournent autour du développement rural. Il n’y a pas qu’en ville que les gens ont des idées ! Je rêve d’un monde où il y aurait des Hubs même avec une capacité de dix personnes car ces personnes préfèrent travailler ensemble que tout seuls, même un temps. Le Hub est une représentation physique d’Internet pour que les gens puissent rencontrer, échanger : imaginez ce qu’on pourrait faire s’il y avait un Hub à Andenne, à Namur et ce que ça représenterait en terme de réduction de CO2.

Avec des entrepreneurs « plus classiques » ?

Alexander Riedl – Je pense que ça peut fonctionner. Il y a beaucoup de « working spaces » en Asie ou aux Etats-Unis, comme le Citizen Space à San Francisco par exemple. Mais là on est déjà un pas en avant : on veut être ce « working space » de gens qui amènent des solutions aux défis sociétaux et environnementaux – car ces gens sont prêts et intéressés d’être à l’avant-garde de ce mouvement – et pas seulement de ceux qui suivent ce que d’autres font.

Quels sont selon toi les facteurs de succès ?

Alexander Riedl – Réussir à avoir un bon écosystème, c’est-à-dire une bonne communauté et une grande diversité de membres, est un facteur-clé du succès. Deuxièmement, il faut que le modèle fonctionne économiquement, et que ce modèle soit durable à moyen terme même si, comme j’en ai parlé, ce n’est pas notre unique priorité. Troisièmement, le succès demande une équipe compétente avec une complémentarité des talents. Ce point est essentiel pour toutes les entreprises.

Plus d’infos : The Hub Bruxelles
Implantation : 37 Rue du Prince Royal à 1050 Ixelles
Contact : Caroline Chapeaux, +32-(0)2-502 59 30