La géo-localisation & les entreprises : la route est encore longue.

Alors que Foursquare, réseau social basé sur la géolocalisation, annonçait Lundi avoir dépassé la barre des 15 millions d’utilisateurs, une récente étude menée par Forrester Research met en évidence la faible démocratisation de ce type d’applications chez les mobinautes.

En effet, seulement 5% des adultes aux Etats-Unis utilisent une application basée sur la géolocalisation. Parmi ces 5%, seulement 2% les utilisent toutes les semaines, 1% une fois par mois et 2% moins d’une fois par mois. Ces chiffres paraissent éloquents lorsqu’on les confronte à l’engouement affiché des annonceurs pour ce type d’applications, notamment dans le domaine du luxe, et aux opportunités qu’elles présentent en terme d’activation de communauté et de relation client.

Comment expliquer cette situation assez paradoxale ?

La première réside dans une distinction valable pour n’importe quel réseau social, qu’il convient de toujours garder à l’esprit : Sur les 15 millions d’utilisateurs de Foursquare par exemple, beaucoup ne sont pas des utilisateurs actifs. Un raisonnement basé sur le volume global d’utilisateurs dans la création d’une opération paraît en ce sens risqué.

Une autre explication possible pourrait éventuellement se trouver dans le faible bénéfice consommateur / mobinautes, par rapport au « niveau de contraintes » inhérent à l’utilisation de la géolocalisation : Maîtrise de l’application, clarté de la promesse, le fait d’informer un réseau sur l’endroit précis où l’on se trouve, i.e intrusion dans la vie privée…

Pour autant, ce constat ne semble pas freiner la volonté des entreprises de profiter de cette technologie. En effet, c’est à Hugo Boss que l’on doit la dernière opération d’envergure (c’est un faible mot…) basée sur la géolocalisation, à l’occasion des fêtes de Noël.

Jusqu’au 5 Décembre dernier, tout utilisateur de Foursquare effectuant un « check-in » dans une boutique Hugo Boss, était automatiquement inscrit à un tirage au sort qui lui permettait peut-être de gagner un voyage à New-York de 2 jours, pour faire son shopping de Noël dans la boutique de MeatPacking District, en compagnie d’une effigie mondiale de la mode, le tout au frais de la marque de textile !

 

Cette opération, valable en France, au Royaume-Uni, en Allemagne, au Canada et bien sûr, aux États-Unis, pourrait être une solution pour démocratiser l’usage de la géolocalisation, à savoir, un bénéfice consommateur d’envergure, qui plus est à l’échelle internationale. Il serait intéressant de connaître le succès ou non de cette opération.

Et vous, quelles raisons voyez-vous derrière ce constat qui va à contre-sens de l’engouement global généré par les réseaux sociaux ?