MyFirstCompany, le crowdfunding en soutien de l’entrepreneuriat

Lancer sa société n’est pas une sinécure, en Belgique peut-être moins qu’ailleurs. Un des énormes problèmes est d’avoir assez de capital pour pouvoir développer une entreprise qui n’est pas rentable directement. Acquérir des client, faire évoluer son business model et le R&D… tout cela demande d’avoir des fonds. Qu’on ne reçoit pas facilement. Les banques ne prêtent pas. Et les business angels, fonds d’investissements ou autres vous demandent de faire du bénéfice avant d’investir dans votre société. On investit moins facilement du capital à risques de ce côté de l’Atlantique.

Logo MyFirstCompanyCe constat, Xavier Scheuer et Philippe Hijazin l’ont aussi fait. « On nous disait : revenez dans quelques mois quand votre projet aura avancé. Nous c’était à ce moment-là que nous avions besoin d’argent. » C’est comme cela qu’ils ont décidé de lancer MyFirstCompany.com, site de crowdfunding pour entreprises. Un site qui met en relation des porteurs de projet qui ont besoin de 10.000 à 100.000 euros et des investisseurs potentiels. En permettant, à n’importe qui de mettre quelques dizaines d’euros sur un projet auquel il croit.

Pour rappel, le crowdfunding est une approche permettant le financement de projets en faisant appel à un grand nombre de personnes ordinaires (internautes, réseaux de contact, amis, etc.) pour faire de petits investissements.

Encadrés par Idealy et par Solvay Entrepreneurs, Philippe et Xavier ont donc lancé leur plateforme sur base de ce principe, à l’instar de ce qui se fait aux Etats-Unis, en janvier dernier. « Pour le moment, un projet a déjà été financé mais celui-ci était déjà dans le pipe quand notre site était en version beta, explique Philippe Hijazin. En ce moment, deux projets récoltent des investissements : Bee Nature et Versa Versa. »

En pratique, il faut proposer un projet via le site. Une fois celui-ci accepté, il est mis en ligne. Myfirstcompany aide les porteurs de projet à toucher en priorité le cercle des amis de la famille, et des connaissances – ceux qu’on appelle les 3F en anglais friends, family, fools. « Notre démarche est citoyenne dans le sens où nous voulons développer une économie responsable et proche des gens, explique encore Philippe Hijazin. Nous espérons aider 8 à 10 projets par an. »

Si pour le moment MyFirstCompany vit sur fonds propres, elle prévoit, pour se financer, de prélever 6% des levées de fonds effectuées en plus de quelques parts dans la société si celle-ci lève les fonds. « Entre 0,1% et 5%, selon notre implication dans le projet ».

La société n’en est évidemment qu’à ses prémices mais remporte déjà quelque succès puisque les projets en ligne ont, à eux deux, récoltés près de 25.000 euros en deux semaines. Ce qui est pas mal du tout, pour des projets belges.

La faiblesse actuelle du projet est sa centralisation belge. Seuls les projets provenant de Belgique peuvent, pour le moment, être soumis sur la plateforme, pour des raisons administratives. Les deux fondateurs de MyFirstCompany ont d’ailleurs bien compris le problème et l’ont pris à bras-le-corps. Espérons pour eux qu’ils pourront très vite s’ouvrir sur l’étranger. Notons que les investissements, eux peuvent, venir de la planète entière…

  • Xavier

    Merci pour ce très bel article. Venez nous découvrir sur http://www.myfirstcompany.com. 
    Investissez dans les start-up de demain ou proposez vos propres projets!