L’ecommerce belge a-t-il encore un avenir ?

Le 2 avril dernier, Défimedia en partenariat avec Technofutur TIC organisait une conférence-débat sur l’avenir de l’ecommerce belge !

Le constat de Comeos dans son magazine « e-guerre 2014-18 » est sans appel : Les pouvoir publics, en Belgique, doivent adapter leur politique de charges salariales et mettre à disposition, au minima, des moyens logistiques et un cadre légal pour aider les commerçants belges à développer leur boutique en ligne. Dans le cas contraire,  les futurs ecommerçants se délocaliseront dans nos pays voisins où les paramètres de coûts sont plus favorables : France, Allemagne, Pays-Bas ou Luxembourg.

En Belgique, le coût du travail est excessif

Pour un salaire de 100€ net reçu par le travailleur, le commerçant doit débourser :

  • France : 157€
  • Allemagne : 182€
  • Pays-Bas : 181€
  • Belgique : 196€

Soit,  en Belgique, 20% de plus que ses pays limitrophes. Le travail de nuit et de weekend coûte aussi plus cher, rendant la préparation nocturne des colis peut envisageable. La TVA à 21% est elle aussi plus élevée.

Les paiements électroniques sont sûrs mais couteux

Aujourd’hui, les fraudes ne viennent pas du paiement en ligne qui est suffisamment sécurisé mais des sites frauduleux qui détournent et récupèrent ces données. Toutefois, la mise en place du système que propose Ogone est coûteuse et le tarif de commission par transaction et lié au volume de ventes.

Pour les « petits » ecommerçants, s’offrir les services d’Ogone n’est pas toujours envisageable dès le début  : 500€ d’activation, une mensualité de 105€, une commission fixe de 0,25€ et une variable en fonction du total de 0,3%. Ils se retournent alors vers des plateformes « clef-en-main » comme Paypal qui prend 3,4% + 0,35€ de commission ou encore Hipay, de 2 à 5% + 0,25€ par transaction.

L’envoi de colis reste cher et plus lent que chez nos voisins

Le tracking d’un colis n’existe que depuis 1 an chez Bpost. Le prix varie en fonction du poids et de la taille du colis. La livraison se fait à domicile en J+1 ou dans un distributeur automatique de colis depuis peu. Pour les colis de plus grandes tailles, on préfèrera la livraison en point relais comme Kiala ou Mondial Relay et à domicile, DPD.

Le territoire belge étant petit, tous les ecommerçants devraient automatiquement viser l’exportation mais le tarif reste prohibitif.

La réglementation est plus stricte !

Les ecommerçants sont soumis à une réglementation plus sévères que leurs voisins notamment au niveau de la protection des consommateurs et du délais de rétractation de 14 jours déjà en vigueur depuis 2012.

Que représente l’ecommerce belge aujourd’hui ?

  • 5% CA total d’un commerce
  • L’investissement pour un magasin en ligne est le même que pour un magasin physique
  • L’amortissement se situe aux alentours des 6 ans contre 3 ans pour un magasin physique
  • +- 40.000 webshop et 100 nouveaux sont créés chaque mois
  • Représente 4,89 milliards d’€ de CA

Statistiquement, d’ici 2018, c’est pas moins de 36.197 emplois qui pourraient être créés si les conditions deviennaient favorables !

Sachez, toutefois, qu’ils existent des aides pour la création d’un site web

РPour les aides financi̬res :

1) La prime à l’e-business pour aider les entreprises à vendre sur le web :

  • Pour les petites et moyennes entreprises, les groupements de PME et les associations de fait
  • De 2500€ à 15000 € de primes pour votre ecommerce

2) La prime WebExport par l’Awex pour aider les entreprises wallonnes à se promouvoir à l’étranger via un site web

  • TPE et PME
  • mission de consultance personnalisée
  • jusqu’à 10000€ pour votre site web

3) La prime Rentic pour les entreprises

  • 80 % du coût d’un responsable en NTIC et e-business,
  • durant 3 mois à 1 an maximum,
  • dans une PME (ou un groupement ou une association de fait).

La prime ne peut excéder 5000 euros par mois de prestations.

4) La prime Promo Export par Brussels Export pour aider les entreprises bruxelloises

  • jusqu’à 7500€ pour votre site web

РPour aider les ecommer̤ants ou ceux qui souhaitent le devenir

1) Becommerce et Safeshop

Ils ont pour vocation, tous les 2, de donner un coup de pouce aux ecommerçants via des ateliers & conférences et de créer un label pour établir la confiance entre les consommateurs et les sites  d’ecommerce belges.

2) Charte eTIC

Plus de 500 prestataires en TIC ont signé la Charte eTIC, et se sont donc engagés à respecter ses différentes clauses et à en informer leurs clients avant même la passation de commande. Vous y trouverez donc une liste de prestataires qualifiés.

3) Liste des agréés Rentic

Directement liée à la prime Rentic citée plus haut, vous y trouverez une liste de personnes agrémentées et donc de qualités pour vous aider dans votre projet e-business.

4) La Feweb

La Feweb est partenaire des principales associations et organismes belges soutenant entrepreneuriat et secteur du web telles que l’AWT, l’ABE, be Commerce, Agoria et le Beta Group.

5) Club PME 2.0

Initié par l’AWT pour les acteurs wallons de l’e-business, l’objectif est de faciliter la diffusion de bonnes pratiques de terrain et l’échange d’expériences autour des TIC