L’e-ader d’opinion

Qui est l’e-ader d’opinion ? Sans conteste, il est la première cible du marketing viral. A tel point qu’on pourrait orthographier ce néologisme comme suit : l’e-adhere d’opinion. Mais encore ?

Nous savons que la participation sur le web 2.0 n’est pas équitable. On estime, par la règle des 1 % , que 2/3 du contenu web est rédigé (où posté) par 1% des internautes. Ce pourcent se multiplie par 4 dans certains cas (comme celui de wikipedia ). L’e-ader d’opinion, c’est lui, ce petit pourcent qui vaut de l’or.

Vieux comme le monde ?

A bien y réfléchir, est-il un nouvel avatar produit par la révolution socio-technolologique du web? Et bien non, l’e-ader d’opinion est aussi vieux que l’humanité. Dans les religions, on l’appelle le « prophète », l’ « apôtre », le « gourou ». Dans les guerres, il est le héros patriote qui offre son poitrail médaillé à la mitraille ennemie. Sur les estrades politiques, il est celui qui, d’une voix de stantor, lance la mode de telle fleur ou de tel fruit aux couleurs psychédéliques. A la tête des syndicats, il est ce gavroche têtu qui gravit les barricades, armé d’une simple fourche à moitié édentée. En pub, c’est la mère Denis.

mère denis

 

 

 

 

 

 

Cher blogueur, je vous aime.

Avec l’émergence du 2.0 et de son cortège de blogs et de communautés, le leader est devenu l’e-ader. Les grands comptes ont commencé à en prendre conscience. Et nombreux sont les e-aders qui témoignent de l’intérêt progressif des marques pour leur plate(s)-forme(s). Cela se traduit par des envois de package-test de produits ; des licences de logiciels, des invitations tout frais payés à des symposiums, des congrès, des salons, des we de thalasso, …

Moi non plus !

Cependant, l’e-ader, qui connaît bien mieux le « marché » des communautés virtuelles que ces grandes marques encore trop empêtrées dans le pluri-canal, a tendance à résister. Parfois par élan éthique, parfois dans son propre intérêt. En effet, son lectorat attend de lui une indépendance totale ; une compromission évidente ou non-justifiée ruinerait son influence, une influence bâtie la plupart du temps sur le long terme. Nous en sommes donc encore au rapport de force déjà montré ici .

La javanaise

Il ne fait aucun doute que, finalement, le Marché réussisse à s’incruster dans le web 2.0. La question est la suivante : passera-t-il par ses bonnes intentions de permission marketing ou procèdera-t-il par une relative intoxication du média web ? La réponse n’est pas du côté du Marché. Il est du côté du citoyen-consommateur.

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