Interview Beergusto : 100 bières belges !

Quand on pense à la bière, on pense à la Belgique ! Et c’est justement ce que propose la startup Beergusto : Vendre 100 bières belges exceptionnelles dans le monde entier !

 

  • 1) Qui se cache derrière Beergusto ? D’où vous est venue l’idée et depuis quand ?

Nous sommes deux fondateurs:

Michael Hulet, je viens du monde du web, où je possédais une agence. À l’époque, nous avions lancé un site ecommerce avec un certain succès: laPatate.be. L’envie de recommencer l’aventure ecommerce était particulièrement forte.

José Delsart est grossiste en boissons pour l’HORECA, via la Brasserie Delsart, une affaire familiale fondée en 1877. José a un attrait de plus en plus important pour les bières belges, et permet à Beergusto d’avoir une véritable structure logistique/stock dès le départ.

Beergusto propose 100 bières belges à la vente en ligne. C’est un projet qui a mis plus d’un an à se ficeler. Au début, je voulais monter un projet en solitaire et visait la gamme trappiste, relativement réduite, afin de me lancer dans mon garage. Une fois notre association scellée, les possibilités au niveau du catalogue et de la logistique étaient toutes autres. Nous sommes donc partis sur l’idée de 100 bières, mais il n’est pas improbable que nous proposions plus de choix dans le futur.

Beergusto

  • 2) Vous êtes donc 2 à gérer ce projet, Qui fait quoi ?

Nous avons sélectionné ensemble nos fournisseurs pour les envois, ainsi que pour nos caisses réalisées sur mesure. Nous avons défini ensemble les prix de vente des produits et validé nos choix, de part et d’autre, pour le catalogue. J’ai ensuite mis en place l’ecommerce (sur Magento Community) et le catalogue. Je gère le business au quotidien, entre le SEO, l’évolution du catalogue, le marketing, la présence aux événements, le service clientèle et les envois.

  • 3) Vendre de l’alcool en ligne, y a-t-il des lois qui diffèrent par rapport à d’autres produits ? A quoi devez-vous faire attention ?

Oui, c’est particulier. De manière générale, envoyer de la bière forte en Union Européenne ne pose pas trop de problème. Il y a toutefois certains pays, comme la Norvège, où les envois d’alcool “fort” (au-dessus de 4,5% environ…) sont limités. Ensuite il y a des pays où il est interdit d’envoyer de l’alcool, d’autres où la vente d’alcool est contrôlée par l’état (le Québec par exemple). Aux Etats-Unis, ça dépend de la législation de chaque état. Nous allons donc étudier ces états un par un pour voir où nous pourrons envoyer nos précieuses cargaisons.

Mais un autre point auquel il faut faire particulièrement attention, c’est l’emballage. Les bières cassent  facilement lorsqu’elles sont malmenées. Un colis coûte donc “cher” rien qu’en frais d’emballage.

  • 4) Se référencer sur le mot « bière » ne doit pas être simple ! Comment essayez-vous de tirer votre épingle du jeu et de conquérir la toile ?

Se référencer sur le mot “bière” n’est pas très utile, car le terme de recherche est trop large. Nous travaillons principalement notre référencement avec de la construction de liens internes et externes. L’objectif est surtout de se placer sur des termes de recherche plus précis et de construire un référencement solide sur le long terme. Nous allons mettre le paquet en terme de contenu pour y arriver, et ce ne sera pas trop compliqué car nous avons l’avantage de vouloir partager notre passion !

  • 5) Vous utilisez Google adwords ? De l’emailing ?

Actuellement, nous faisons 2 newsletters/mois, qui sont envoyées à près de 1.000 inscrits. Nous ne ferons de l’AdWords que lorsque nous maitriserons bien la conversion sur le site et que nous aurons établi une stratégie claire à ce sujet, sinon c’est dépenser dans le vide.

Nous faisons parfois de la promotion de statuts sur Facebook, lorsque nous nous rendons compte qu’un statut intéresse les fans. Le coût d’acquisition de fan via ce type de promotion est assez faible.

  • 6) Une autre forme de publicité ?

Nous nous renseignons concernant le retargeting, c’est-à-dire la pub qui suit le visiteur sur les autres sites dès lors qu’il a parcouru notre catalogue. Mais c’est encore trop tôt pour y penser sérieusement.

Nous mettons en place un réseau de parrainage, qui permettra de gagner des points de fidélité (des Capsules) lorsqu’un filleul s’enregistre ou effectue un achat. Les points de fidélité seront échangeables contre des réductions ou contre des produits exclusifs.

  • 7) As-tu fait une opération de communication particulière pour le lancement du site ?

Nous avions plus de 900 inscrits dès la newsletter de lancement. Pour ce faire, nous avions mis en ligne une page temporaire plusieurs mois avant le lancement, et chaque inscrit avait une chance d’être tiré au sort pour gagner un bac de 24 trappistes différentes (le “Holy Crate”). C’est un gars de Bruxelles qui a gagné, au grand dam de beaucoup d’inscrits étrangers.

Pour attirer du monde vers cette page temporaire, nous avons fait de la pub ciblée sur Facebook, sur les pays qui nous intéressaient.

  • 8) Et en matière de réseaux sociaux ?

Je suis actif sur Twitter (+ de 1.300 followers), sur Facebook (bientôt 500 fans), sur Pinterest, sur Instagram et sur Flipboard. Facebook et Twitter nous servent aussi beaucoup pour être au courant de l’actualité brassicole. Ce sont d’excellentes sources d’information.

  • 9) Quels conseils auriez-vous à donner pour celui qui veut se lancer ?

Dans la phase d’analyse, de tester la demande en ouvrant une boutique temporaire, par exemple avec Shopify ou une boutique sur eBay. De voir à long terme et de diviser la masse immense de travail en sprints de quelques jours. De ne pas agir dans la précipitation et de faire les choses pour qu’elles perdurent. Et de n’écouter que son instinct. Si on aime ce qu’on fait, les courtes nuits qui suivront le lancement seront moins rudes!

  • 10) Quel type d’investissement y a-t-il derrière le projet ?

Un investissement financier des 2 fondateurs, permettant de tenir les premiers mois. Une stratégie SEO met plusieurs mois à porter ses fruits, alors il faut avoir les reins solides pour tenir le coup.

  • 11) As-tu bénéficié d’aide de la région wallonne ?

Non, pas pour l’instant. Nous voulions introduire un dossier pour une prime ebusiness, mais il fallait rentrer le dossier avant de lancer le site. Nous l’avons vu trop tard… bref n’en parlons plus, ça remue le couteau dans la plaie ! Nous allons bientôt rencontrer l’AWEX. J’espère qu’ils pourront nous apporter leur expertise des marchés étrangers. Nous réfléchissons à des modes d’envois alternatifs vers certains pays et il n’est pas exclu que nous devions aller faire du business dans le monde entier, alors leur aide sera précieuse.

  • 12) Qu’est ce qui coute le plus dans un projet ecommerce et qu’est ce qui coute le moins ?

Ça dépend vraiment d’un ecommerce à l’autre. Dans notre cas, nous avons misé sur la qualité pour notre site web et la mise en place a pris beaucoup de temps. Heureusement, nous n’avons pas du passer par une agence puisque j’ai les compétences pour le faire moi-même, et c’est un ami qui a fait les photos. Donc cela ne nous a coûté qu’en temps.

D’autre part, nous avons pu démarrer sans stock réel. Nous achetons au fur et mesure des commandes, ce qui est particulièrement avantageux. Bref, ce qui coûte le plus, c’est le gérant, sa famille à loger et à nourrir, et son carburant :) Plus sérieusement, nous avons mis en place la structure de façon à limiter les coûts au maximum. En fait, nos principaux coûts de démarrage ont été la réalisation de caisses sur mesure et le matériel d’emballage nécessaire. Et maintenant, nous dépensons beaucoup de temps et d’énergie, que nous espérons bien transformer en euros afin de faire grandir Beergusto!

Beergusto