Conférence Startup: Interviews 1/3

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Lors de la conférence sur les startups du 19 juin dernier, Didier Albin, journaliste, a interviewé personnellement chaque intervenant.

Voici donc un premier jet :

Pierre Guisset

Partner chez Innovity, qui est le seul acteur belge assurant la complémentarité entre le financement public et privé en capital à risque, en recherche et en développement international.

  • A quoi sert un business plan ?

A mesurer les écarts entre les prévisions et les résultats de l’entreprise, à voir pourquoi ce qui a été prévu n’est pas arrivé. C’est un outil de navigation aussi indispensable pour l’entrepreneur que pour l’investisseur privé qui risque des capitaux. Il ne s’agit pas de le respecter à la lettre. Il sert à confronter son idée au papier pour voir si elle tient la route.

  • Quels conseils donnez vous au jeune entrepreneur ?

De donner toutes ses chances de succès à son projets en s’associant les compétences complémentaires d’un associé dans lequel il a pleine confiance et avec qui il ne risque pas d’entrer en conflit. S’associer, cela permet de partager les soucis, les problèmes. On est à deux pour faire face aux difficultés.

Arnaud Huret

C’est un des pionniers du web 2.0 en Belgique. Avec son associé Patrick De Schutter, il se trouve à l’origine de la création de plusieurs entreprises internet comme NetHolding et rendezvous, un site de rencontres revendu à Rossel en mai 2008. Ses autres success stories se nomment Contact Office, IP Netvertising, Express ou encore LinkCity. Aucun domaine ne le rebute, de la régie publicitaire de sites internet au clearing de droits musicaux, en passant par le contrôle d’audiences et la commémoration des défunts à distance. C’est le projet sur lequel il travaille en ce moment. Il sera mûr pour la fin 2008.

  • Quelle est votre vocation ?

De créer des services nouveaux, de les développer à travers des infrastructures web fonctionnelles que nous amenons à jusqu’à la rentabilité pour pouvoir les transmettre en dégageant du profit. Nous avons en ce moment une quinzaine de projets dans le pipe. Nous sommes éditeurs de nos propres services, nous le faisons en compte propre, en prenant la totalité du risque.

  • Comment travaillez-vous ?

Au feeling. Nous sentons le marché, et si notre idée est validée par les retours que nous en avons des clients potentiels, nous la développons. Jamais nous n’avons établi de plan financier pour valider un risque. Mais il nous est arrivé de nous planter.

  • Qu’est-ce qui vous donne cet appétit de créer ?

Un goût d’innovation et du défi. Nous travaillons avec de très petits moyens : l’enjeu, c’est de trouver les bonnes astuces pour pouvoir promouvoir ces projets dans des conditions financièrement acceptables. En dehors du SEO (search engine optimisation) où nous bossons avec des experts, nous faisons tout en interne : design, développement, concept, maintenance, supports, marketing. Nous pensons que la valeur réside dans la maîtrise de toutes ces compétences.

  • Quels sont les freins à la création d’entreprise selon vous ?

A notre niveau aujourd’hui, c’est de trouver les bonnes personnes. Quand j’ai commencé, j’ai eu la chance de trouver le partenaire idéal. Il est devenu mon associé : l’entente est parfaite, nous partageons les problèmes, les défis, mais surtout les satisfactions d’entreprendre tous les deux et d’aller au bout de nos projets.

Gary Cigé

Prenez une bonne idée (simple), laissez là mijoter (un petit peu, pas trop longtemps) et trouvez le moyen de la développer au niveau international, en levant les capitaux nécessaires : c’est ce qu’a fait Gary Cigé, jeune ingénieur commercial de Solvay, dont le projet a été salué comme meilleure start-up européenne à Barcelone en 2008. Il nous donne la recette de son site Zilok.com, l’ebay de la location, avec en moins de six mois plusieurs dizaines de milliers de biens en ligne.

  • Comment on fait pour réussir sa start-up à moins de 30 ans ?

Eh bien, on fait comme moi avec mon associé (rires). On croit à son projet, on va frapper aux bonnes portes en se disant que ça va fonctionner, et on y met la conviction qu’il faut, en choisissant les bons arguments. Nous n’étions pas les premiers à penser développer une plateforme de la location. Ce qui a fait que ça a marché pour nous, c’est nous nous sommes montrés plus rapides à oser aller le présenter. Pour la recherche de capitaux, nous avons privilégié les fonds d’investissements privés en France où notre projet web 2.0 a suscité l’enthousiasme.

  • Faut-il exploiter ses relations pour développer son projet ?

Pas seulement. En ce qui nous concerne, nous avons utilisé le réseau du networking. C’est un outil très efficace. L’esprit d’entraide y est très présent. J’ai pu compter sur des appuis très précieux qui m’ont ouvert des portes.

  • Donnez-nous votre truc pour qu’ on parle ainsi de vous partout…

Dans notre monde de la communication et des médias, on n’existe pour personne si on est absent des grands blogs et des sites qui augmentent votre ranking sur google. J’ai donc soigné la promotion de notre projet auprès de la presse et à travers une bonne campagne de marketing viral. Aujourd’hui, Zilok bénéficie d’un excellent référencement. Le fait d’avoir gagné des concours prestigieux, comme celui de la meilleure start-up européenne à Barcelone a renforcé notre crédibilité.