Clickyourcar.be : « On veut être le bon plan en ligne pour l’achat de voitures neuves »

Acheter une voiture neuve sur Internet, ce n’est, en tout cas en Belgique, pas une habitude pour le moment. Pourtant, Derek d’Ursel et Jean-Philippe Roisin, eux, sont persuadés qu’il y a là un marché à prendre. « Cela se fait déjà dans les pays voisins. En France, depuis les années 80 même, via le Minitel, explique Derek d’Ursel. 5% des ventes de voitures neuves dans l’Hexagone se font maintenant via Internet. » Les deux jeunes Belges souhaitent atteindre 1% du marché belge dans 4 ans, à savoir 5.000 voitures par an.

Cette histoire a commencé un soir… enfin un matin, plutôt. Derek et Jean-Philippe se sont croisés à Louvain-la-Neuve, une petite ville universitaire belge, vers 4 heures, en fin de nuit. Une rencontre, presque un coup de foudre. Ils allaient faire des affaires ensemble. Dans l’automobile. « Mais on ne savait pas encore quoi exactement, ajoute Derek d’Ursel. On alors entamé trois projets de front mais nous avons pris notre temps. Nous avons pris une année à écouter, à analyser le marché, à rencontrer des gens… On a énormément rebondit. Jean-Philippe, pendant qu’il était étudiant, avait créé une société d’import de vêtements qu’il revendait ici. On s’est dit qu’on pourrait faire la même chose avec des voitures. On a alors commandé les documents de la Commission européenne avec les règles de douane. On reçu une brique avec tous les prix des voitures et on a constaté de grosses différences de prix au sein de l’Europe. Nous avons lancé un première société, i-car.be »

Résultat : 15 devis. Aucun n’a aboutit. Les deux compères ont décidé de changer leur fusil d’épaule. Et ils ont tiré les enseignements de leur premier échec. Il fallait maintenant un site avec le prix affiché, en Belgique, avec un service après vente auquel on peut faire confiance et il faudra que l’entreprise soit tangible et compréhensible pour les clients. Si on devait résumer tout cela en un mot, ce serait : la confiance. Leur nouveau business se basera principalement là-dessus. Clickyourcar était né. C’était en août 2010. Ils ont alors été rejoints par Jean-Baptiste Escoyez, en charge de la partie technique.



Comme vous avez pu le voir, Clickyourcar vous propose de payer un prix plus bas, sans devoir négocier, de manière simple, tout en gardant la garantie du concessionnaire. « Oui, ces quatre conditions doivent être réunies pour que notre business fonctionne, déclare Jean-Philippe Roisin. Pour ce qui est des prix, nous n’avons pas de structures, je peux parler de showroom – qui coûte énormément d’argent -, nous ne stockons même pas de voitures puisque celles-ci vont directement chez le concessionnaire. » Leur business n’est-il pas alors un concurrent à ces mêmes concessionnaires ? « Non pas du tout. Nous ne sommes pas vendeurs mais des facilitateurs plutôt, continue-t-il. Clickyourcar leur évite toute la phase de démarchage. Les clients qui passeront chez nous arriveront acheteurs chez le garagiste. Ils viendront chercher leur voiture et puis devront la faire entretenir. A lui de les convaincre et de leur fournir un service qui les satisfera. Il peut, grâce à nous, gagner de nouveaux clients. D’ailleurs, ils sont nombreux à nous faire confiance. »

Le client que vise les deux chefs d’entreprise à plusieurs visages : celui qui cherche la bonne affaire, celui qui n’a pas le temps et n’a pas envie de négocier et celui qui sait ce qu’il veut. Et des clients, cette jeune société – leur site a été lancé en février dernier – en a de plus en plus. Ils en sont à trois ventes par semaine. « Et notre trafic sur le site est grandissant donc les ventes devraient suivre », précise Roisin sur Twitter.

Pour booster leurs ventes en Belgique, ils ont aussi depuis emmené Eric Vanderdonck dans leur barque comme Regio Manager Vlaanderen. « Dans les premiers mois, nous nous sommes concentrés sur le marché que nous connaissions, à savoir le francophone, mais nous devions évidemment être présents sur le marché flamand », explique Derek d’Ursel.

Logo ClickyourcarEvidemment, ce n’est pas avec trois ventes/semaine que les quatre entrepreneurs arrivent à vivre pour le moment. « Non, en effet, opine d’Ursel. Nous avons bénéficié de différentes aides. Tout d’abord, un particulier nous a hébergés pendant six mois. Pendant la phase exploratoire. C’était parfait car cela nous a évité de payer un loyer et surtout de prendre un bail sur trois ans. Qui aurait pu nous être fatal. Nous avons ensuite bénéficié des aides e-business de la Wallonie, qui nous ont permises de financer notre site à concurrence de 50%. Au niveau capital, nous avions des fonds propres que Jean-Philippe avait amené mais nous avons surtout fait une première levée de fonds en juin dernier. 165.000 euros pour commencer, auprès de la famille, des amis et d’autres personnes. »

On suivra l’avenir de cette jeune start-up. Un bel exemple d’entreprise qui s’attaque à un marché ultrabouché, comme peut l’être celui de l’automobile, en y allant au culot et en basant tout sur l’innovation. « Aujourd’hui, l’industrie automobile n’arrive pas à prendre le tournant d’Internet », conclut Derek d’Ursel. Et eux, ils veulent s’engouffrer dans la brèche.

Quand ils auront assez de marge, ils veulent carrément vous livrer votre nouvelle voiture à domicile….

  • Afkdoo

    Initiative louable, mais il y a quelque chose qui n’est pas mentionné. La Belgique et la fiscalité des voitures: en général les motorisations des véhicules sont fait sur mesure pour la Belgique et sa fiscalité propre.
    D’ailleurs sur le site les chevaux fiscaux d’un véhicule ne sont pas renseignés, en tant qu’acheteur récent, c’est le premier truc que j’ai regardé avec la conso…

  • Jean-Philippe

    Bonjour, étant l’un des fondateurs, je me permets de répondre à votre remarque pertinente. En effet, pour tout vous dire, l’ajout de cette information est dans notre « To-do list » qui comme vous vous en doutez, est très longue. Notre grand défi est donc de classer ces nombreuses tâches par priorité et ajouter les données de fiscalité n’en n’est  actuellement pas une mais cela ne serait tarder !Â