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Braintree peut-il concurrencer Ogone et Paypal ?

Sans crier gare, Braintree est désormais disponible en Belgique ainsi que dans les 26 autres états-membres de l’Union. Si vous avez un site e-commerce, cette arrivée d’un nouvel acteur dans les plates-formes de paiement en ligne est toujours une bonne nouvelle. En gros, venue des Etats-Unis, Braintree est une solution de paiement dont la proposition de valeur réside dans trois éléments : la facilité d’intégration, le focus sur l’Internet (ce n’est pas un hasard si la société compte de nombreuses startups comme Airbnb, github ou LivingSocial en portefeuille) et la qualité ergonomique de l’interface. En somme, un « one stop shop » qui évite de fastidieuses tractations avec la banque et qui correspond bien aux besoins d' »agilité » des startups, particulièrement celles qui opèrent à l’échelon international et qui ne limitent pas leur champ d’action à un territoire particulier. Braintree peut-il faire de l’ombre à des concurrents déjà plus établis comme Paypal ou Ogone ? Je laisse les praticiens répondre à la question. Mais il est clair que ce nouveau venu devra ferrailler contre des protagonistes déjà bien implantés dans la place, Paypal jouissant par exemple de modules ad hoc dans des plates-formes e-commerce comme Magento ou Prestashop. Braintree pourrait également jouer sur les pourcentages et les commissions, deux paramètres assez variables sur un marché qui reste éclaté entre de multiples solution s(à côté de Paypal et Ogone, on compte aussi Hipay, Google Checkout etc.). Si vous êtes actif dans l’e-commerce, donnez-nous votra avis dans les commentaires...

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Keemotion crée des marchés pour ses images

Pour une startup, l’innovation technologique est fondamentale mais ne suffit pas. Encore faut-il que cette avancée rencontre l’adhésion d’un marché existant ou le crée de toutes pièces. Un bel exemple de cette deuxième configuration est fourni par Keemotion, jeune pousse brabançonne active dans la retransmission d’images. Issue de recherches menées à l’Université Catholique de Louvain, la technologie de Keemotion permet de filmer un événement sportif de façon autonome, sans caméraman ni réalisateur. Le cadrage est dynamique et repère automatiquement les événements et faits de jeu, pour un résultat qui semble très professionnel. Grâce à cette économie en ressources humaines, Keemotion peut proposer la captation d’un match pour un prix cinq fois inférieur à celui d’un dispositif traditionnel de retransmission. Et c’est ici que Keemotion fait montre d’une intelligence supplémentaire. Plutôt qu’attaquer le marché du “broacast” grand public où évoluent déjà des acteurs le liégeois EVS, ses fondateurs visent davantage des centaines de niches où l’image pourrait apporter une véritable valeur ajoutée mais ne peut être utilisée en raison de son coût  habituel de production. On pense à tous les “petits” sports et aux compétition de deuxième ordre, mais aussi aux clubs sportifs qui aimeraient disposer de vidéos sur mesure pour des usages plus pointus. Keemotion fournit ainsi en images des entraîneurs de basket qui souhaitent recevoir en temps réel les images du match en cours sur leur tablette afin que celle-ci serve de support tactique auprès des joueurs. Les Spirous de Charleroi, mais aussi les équipes de basket de Harvard et de San Antonio ont déjà adopté la technologie. Une fois que le client devient un utilisateur intensif du produit (baptisé à dessein “KeeCoach”), il y a fort à parier qu’il éprouvera des difficultés à changer de fournisseur. Pour une startup, cette dépendance est bien entendu précieuse car elle est gage de récurrence des revenus. En somme, Keemotion entend créer son marché dans la “longue traîne” du sport professionnel. Si on ajoute que le procédé technique a été sagement breveté (un autre sérieux atout dont j’ai déjà parlé ici), tout cela est très bien vu. Reste à voir, bien entendu, la capacité des fondateurs à conquérir rapidement d’autres marchés hors de la petite zone de jeu belgo-belge....

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Comment EVS a évincé son plus proche concurrent

Dans les business plans et startups que je vois passer, beaucoup d’entrepreneurs éludent la question de l’avantage compétitif, c’est à dire un atout unique et durable qui vous permet de vous différencier de la concurrence. L’avantage compétitif peut être soit temporel (vous êtes le premier à investir un marché et détenez alors un « first mover advantage »), soit lié à un autre élément comme le brevet que vous avez déposé sur une invention. S’il n’est pas obligatoire, un tel avantage aide cependant à lancer son activité et à prendre le dessus sur vos rivaux lorsque vous arrivez sur un marché déjà occupé, voire saturé. Dans le monde l’Internet, l’avantage compétitif est souvent synonyme d’avancée technologique majeure. Cependant, il peut parfois revêtir des formes plus prosaïques et plus inattendues.  Dans le quotidien Le Soir du 18 juillet dernier, Laurent Minguet, patron de la société liégeoise EVS, explique comment il est parvenu à l’emporter sur son principal compétiteur pour imposer EVS comme le leader mondial du ralenti sur image. « En 1995, quand sort notre produit, il y a une quarantaine de sociétés qui font la même chose. Mais par darwinisme, notre produit est celui qui a résisté à l’expérimentation, à l’épreuve du client. Le concurrent qui nous a donné le plus de fil à retordre, c’est Techtronics, une société importante : deux cents personnes, active depuis une dizaine d’années dans l’électronique et la télévision. La différence entre eux et nous, c’est que nous utilisions le bon vieux système DOS tandis qu’eux travaillaient sur Windows. (…) Quand la machine tombait en panne dans un car de reportage, il ne fallait qu’une minute pour relancer la nôtre, contre dix pour notre rivale. Dix minutes dans un match de foot, c’est long : vous imaginez si on marque un goal ? » Le DOS plus performant que Windows : belle leçon d’humilité. On pourrait parler pendant des heures de l’avantage compétitif et ce n’est pas l’objet ici. Si vous souhaitez creuser davantage la question, je ne peux que vous conseillé la lecture de Stratégie Océan Bleu: Comment créer de nouveaux espaces stratégiques, véritable classique du genre qui montre comment des sociétés ont réussi à pousser leur avantage jusqu’à mettre la concurrence hors jeu. A mettre en bonne place dans votre bibliothèque d’aspirant...

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Votre temps de cerveau connecté vaut 13,6 heures / semaine (mais pas beaucoup d’argent)

Selon Mediascope, étude européenne réalisée par l’IAB, notre pays compte environ 7,1 millions d’internautes (81% de la population adulte) qui, en moyenne, surfent chaque semaine durant 13,6 heures. Il s’agit d’une hausse de 17% depuis la précédente édition de cette enquête en 2010. Chez les 16-45 ans, le Net est même devenu le média le plus important devant tous les autres Côté habitudes de consommation, les sites d’informations sont les plus visités par les Belges (37%). Ils sont suivis de près par les réseaux sociaux (36%), puis les sites bancaires et d’assurances (15%). Excité par ces chiffres ? Refroidissons alors tout de suite votre enthousiasme. Car le contraste est frappant entre ces données et la répartition des investissements publicitaires en Belgique pour l’an dernier. Si on examine l’ensemble des dépenses des annonceurs tous médias confondus, la télévision représente 40% du gâteau, la presse quotidienne 21%, la radio 12,45%, la presse magazine 7,67%, et l’Internet… 5,13%. Or, Mediascope pointe que le nombre de Belges qui regardent la télévision, écoutent la radio et lisent journaux et magazines a encore diminué ces deux dernières années. La chute est particulièrement brutale dans la presse écrite : moins de 2 Belges sur 3 (65%) lisent un journal ou un magazine. Cela traduit des diminutions respectives de 14 % (journaux) et 15% (magazines) par rapport à 2010. Par semaine, nous passons environ 4,5 heures (-13%) à la lecture de journaux et 3,8 heures (-5%) à la lecture de magazines. Même quand on sait que les investissements en ligne sont notoirement sous-estimés en raison de la méthodologie choisie, le décalage est aussi violent que paradoxal entre la croissance des nouveaux médias et la déclin structurel des anciens. Et cela me rappelle cette boutade que m’avait confiée un media planner il y a quelques années, alors que nous parlions, déjà, de notre retard en la matière : « Le monde de la pub en Belgique est plus conservateur que l’Eglise catholique. » Pas faux… Mais on peut pronostiquer qu’un effet de rattrapage, qu’on observe déjà chez nos voisins, est toutefois inévitable à terme. Et ce jour-là, amis lecteurs, les professionnels du marketing interactif seront les nouveaux rois du pétrole. Téléchargez ici les résultats plus détaillés de...

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Wataro.com pivote vers le deuxième écran

Changer, s’adapter ou disparaître. C’est le lot de beaucoup de startups dans un secteur aussi mouvant que celui des nouveaux médias. Dans le jargon des entrepreneurs, on parle de « pivot », c’est à dire la capacité d’une startup à apporter un changement susbstantiel à son modèle économique pour trouver le bon produit qui visera le bon marché avec le bon canal (jetez un coup d’oeil à cet excellent article sur ReadWriteWeb pour en savoir plus). Wataro.com nous fournit aujourd’hui un bon exemple à travers le parternariat que cette startup bruxelloise vient d’annoncer avec la chaîne RTL. A partir du 3 septembre, les téléspectateurs pourront jouer au « 71 » en même temps que les autres candidats à la télévision. Une fois connecté au site officiel via votre ordinateur ou votre tablette, vous pourrez répondre, en direct, aux mêmes questions que les participants sous le feu des caméras. Les gagnants du jour se partageront la somme de 250 euros.   Pour Wataro.com, fondée en 2009 par deux anciens d’eBay Belgique, il ne s’agit pas, à proprement parler, d’un « pivot » puisque l’activité de base (le jeu en ligne) demeurera. Néanmoins, l’évolution est significative car on mesure aisément l’attrait de cette collaboration avec un grand média audiovisuel dans le chef de la jeune société : accès à une audience de masse, récurrence des revenus, possibilité de faire basculer l’audience télévisée vers le portail de jeu en ligne de RTL.be dont le prestataire n’est autre que.. Wataro.com. Sans oublier l’avantage compétitif d’être le premier sur un marché à l’état embryonnaire. Côté RTL, ce jeu interactif est une façon d’embrasser le fameux « deuxième écran » et, surtout, de lui trouver une rentabilité, chaque partie coûtant 1,79 euro. On observera donc avec intérêt cette expérience d’émission interactive pour voir si la convergence entre anciens et nouveaux médias est arrivée à maturité, y compris dans le salon du...

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